Émotions et naturopathie

On ne s’est jamais autant intéressé aux émotions, et la naturopathie ne fait pas figure d’exception. Omniprésentes, sont-elles pour autant bien comprises ? Décortiquons-les pour comprendre.

Les émotions : de quoi s’agit-il ?

Les émotions constituent une réaction face à un élément déclencheur. Elles prennent ainsi la forme de réponses automatiques à des situations extérieures.

Que nous communiquent-elles ? Elles transmettent un message, qui est agréable ou non, autour de nos besoins. Autrement dit, les émotions se matérialisent telles des notifications qui nous mettent en alerte.

Lorsqu’on se penche sur l’étymologie du mot, elle renvoie au latin emovere composé de « ex » (hors de) et « movere » (mouvoir). L’émotion est donc plus qu’un mécanisme interne, puisqu’elle nous met en mouvement.

Les quatre facettes des émotions

Les émotions peuvent susciter :

  • de la colère (qui repousse) ;
  • de la joie (qui fait avancer) ;
  • de la tristesse (qui fait lâcher) ;
  • de la peur (qui fait reculer).

Paul Ekman, qui a réalisé des travaux de recherche sur l’expression faciale, identifie par ailleurs 6 émotions innées. Nous pouvons, depuis la naissance, être en colère, dégoûté, apeuré, heureux, triste ou surpris. D’autres émotions universelles sont acquises par la suite : l’amusement, l’embarras, le soulagement, le désir ou encore l’ennui pour ne citer qu’elles.

Face à ces vents parfois contraires, comment les réguler ? Le travail sur les émotions permet de ressentir plus de joie et de combattre ses peurs. En effet, une personne dominée par ses peurs puise une énergie considérable, qui l’empêche d’avancer comme bon lui semble.

Comment les différencier des sentiments ?

Les émotions et les sentiments sont-ils équivalents ? Disons que l’émotion est le résultat brut d’un événement, une réaction psychophysique qui passe par des circuits du cerveau avant d’arriver au cortex.

Nos organes jouent un rôle pour faire circuler les informations. Le thalamus est un centre de tri, l’amygdale le gendarme qui surveille ce trafic jusqu’à l’hypothalamus. Ce dernier commande les réflexes vitaux (respiration, battements du cœur) et répercute les effets de l’émotions sur les système orthosympathique et parasympathique.

Pour leur part, les sentiments forment l’histoire que nous nous racontons à partir de nos émotions. C’est comme si un scénariste se penchait sur nos émotions et construisait un récit. Parfois, ce scénariste nous tient en haleine : nous y pensons en boucle. Les sentiments sont donc davantage de l’ordre du mental.

Les réactions liées aux émotions sont-elles uniformes ?

L’émotion fonctionne traditionnellement selon un cycle (voir ci-dessous) :

Phase Phénomènes
Charge Mobilisation de l’énergie dans le corps
Décharge Expression et passage à l’action
Relâchement Détente
Récupération Digestion et élimination des toxines
Intégration Renouvellement de l’énergie

Parfois, ce cycle se dérègle. Lorsque la réaction est trop vive, on parle ainsi de disproportion de la réponse émotionnelle. Parfois, il est tentant de mettre ses émotions sous le tapis : c’est le déni, la rationalisation ou le déplacement. Gare au moment où tout explose, la fameuse goutte d’eau qui fait déborder le vase.

Pour pallier ce problème, la relation d’aide auprès d’un naturopathe permet de mieux appréhender et réguler ses émotions. Identifier les 4 phases de l’émotion, les laisser nous traverser avec plus de lâcher-prise et savoir quel comportement adopter pendant ce cycle, c’est un bon moyen de renouer avec la sérénité.

La gestion des émotions : comment ça marche ?

L’émotion, c’est de l’énergie. Celle-ci sera plus intense si elle a le sentiment de ne pas être traitée : c’est le risque de trop-plein. À l’inverse, une fois qu’elle est écoutée, considérée, l’émotion baisse en intensité.

Or il n’est pas toujours simple de mettre des mots sur des ressentis : on encourage alors à se concentrer sur les sensations plutôt qu’au cheminement mental, plus lent, pour les verbaliser. Comprendre les rythmes de nos cerveaux est donc essentiel pour comprendre ces phénomènes. Le néocortex, qui s’occupe du langage et des processus complexes, est lent. Le système limbique, vecteur des émotions, est rapide. Quant au cerveau reptilien et ses sensations liées à la survie, il se révèle plus rapide encore.

Pour réajuster les rythmes de tous ces flux d’énergie, on peut recourir à la communication non violente, à des exercices de respiration ou de visualisation et accorder une pause au mental. Or dans nos sociétés où l’intensité règne, ne rien faire devient plus difficile. Se concentrer sur une tâche précise permet de faire le tri. Cela peut être de la lecture, du coloriage ou encore s’atteler à reconstituer un puzzle.

Le rôle du naturopathe dans la gestion des émotions

Les naturopathes interviennent auprès de leurs clients en proposant des protocoles de gestion émotionnelle. Cela commence par accueillir et entendre les messages qu’elles véhiculent. Comme toujours dans une démarche préventive, il s’agit idéalement d’agir plutôt que de réagir face à ce qui arrive.

L’objectif ultime est d’aider les clients à atteindre l’autonomie émotionnelle. Les émotions ne sont alors plus envahissantes, mais simplement présentes. Il n’est pas toujours simple de vivre en harmonie avec ses émotions, surtout quand les agressions externes s’accumulent. Aider les clients à faire le tri et retrouver de la sérénité, c’est le défi que les naturopathes relèvent dans leur accompagnement.

Pour ce faire, les naturopathes doivent idéalement bien se connaître. Ils s’interrogent au préalable sur leurs émotions dominantes, leurs méthodes pour les gérer. Ils identifient également leurs besoins ou encore leurs valeurs pour être en phase avec ce qu’ils vivent. Et, ce faisant, ils transmettent ce savoir-faire aux clients !

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