Alimentation et naturopathie

« Que ton aliment soit ta médecine », disait Hippocrate il y a bien longtemps, déjà 400 ans avant J.-C. Bien se nourrir, cela constitue l’un des piliers de la naturopathie avec l’exercice physique et la gestion du mental. Mais pourquoi l’alimentation revêt-elle une importance aussi centrale ?

Pour rappel, la naturopathie est une pratique préventive avant tout. Elle ne cherche pas à guérir mais plutôt à prévenir la maladie. En rééquilibrant l’alimentation quotidienne, elle a pour vocation de renforcer l’énergie vitale qui circule dans le corps et à le maintenir en bonne santé. De même que toutes les techniques naturopathiques, les conseils en alimentation sont ajustés au cours du questionnaire. Ainsi, cela permet de répondre au mieux aux attentes et spécificités de chaque client. Il existe cependant plusieurs grands principes qui peuvent être applicables à tous.

État des lieux sur l'alimentation

Alimentation et essor des maladies liées au style de vie

On observe une forte augmentation des « maladies de civilisation » depuis une cinquantaine d’années. On parle ici de pathologies comme l’obésité et le sur-poids, le diabète, les maladies cardiovasculaires, les cancers, les problèmes digestifs et les allergies.

Les principales causes de maladies liées directement à l’alimentation sont les suivantes :

  • l’oubli des grands principes de l’alimentation humaine ;
  • la suralimentation ;
  • les fermentations et putréfactions intestinales ; l’auto-intoxication ;
  • l’accumulation des surcharges dans les organes d’élimination.

Quelques facteurs de déséquilibre alimentaire

De nombreux facteurs, historiques comme sociologiques, peuvent expliquer ce changement flagrant. Cependant, le piège est de dater cette modification radicale du mode de vie à l’après-guerre avec :

  • le développement de l’agriculture intensive (transformation industrielle des aliments) ;
  • la modification des habitudes alimentaires ;
  • la diminution de la consommation de fruits, de légumes, de légumineuses, de céréales complètes ;
  • la diminution de la consommation d’huiles non raffinées au profit de mauvais gras ;
  • sans oublier l’augmentation de la sédentarité et du stress.

En bref, nos habitudes alimentaires ont plus changé au cours des 50 dernières années qu’en 5000 ans ! Or notre organisme n’a pas eu le temps de s’adapter aux transformations trop rapides de l’alimentation moderne.

Conséquences des changements de mode d'alimentation

Toutes ces modifications ont progressivement détérioré l’état général de santé de l’espèce humaine. Citons notamment l’augmentation de la glycémie (et donc de la production d’insuline), des acides gras saturés et trans et de l’intoxication chimique (pesticides, herbicides, additifs, métaux lourds…).

On peut résumer les effets en 3 grandes catégories :

Déséquilibres physiologiques Conséquences et pathologies
Production et stockage massifs des graisses Sur-poids et obésité
Augmentation de l’acidité du terrain Inflammation, multiplication des cellules cancéreuses, douleurs
Encrassement de l’organisme par accumulation de toxines Dégénérescence, fatigue, stress, déprime

Ce tableau semble très dramatique… Bonne nouvelle : de nombreuses solutions permettent d'assainir votre terrain et ainsi limiter le risque de développer des déséquilibres ou troubles à l’avenir.

Le b.a.-ba d’une alimentation équilibrée

La naturopathie préconise une alimentation saine et variée qui repose à la fois sur le choix des aliments, la façon de les préparer et celle de les déguster. Les sucres lents, produits céréaliers et féculents sont traditionnellement au cœur de l’alimentation de nos jours. À ce sujet, la naturopathie remet les légumes à la base de la pyramide alimentaire. Elle les considère ainsi comme l'ingrédient principal de nos repas. Les protéines représentent quant à elles environ 20% de l’alimentation naturopathique, en accompagnement des légumes (et non l'inverse).

La qualité des produits avant tout

Le principe de base en naturopathie est de privilégier au maximum les aliments de saison, locaux et bio. Ces aliments sont en effet plus en adéquation avec nos besoins fondamentaux. Objectif : oublier les produits raffinés et les plats industriels préparés afin de les remplacer par des produits bruts. Alors, on se remet aux fourneaux pour le meilleur !

Une cuisson adaptée

Afin de profiter au maximum des bénéfices des aliments, la naturopathie invite à préférer la consommation crue et les modes de cuisson les plus doux comme la cuisson vapeur. La cuisson vapeur va ainsi préserver au mieux les vitamines et minéraux. On cherche également à limiter la consommation de sel et plutôt à assaisonner les plats avec des épices et des herbes aromatiques. Ces dernières apportent beaucoup de goût, tout en étant très bonnes pour la santé !

L'art de créer les bonnes associations

La naturopathie conseille de respecter les bonnes combinaisons entre familles d’aliments pour une digestion légère et rapide. Ainsi, si (presque) tous les aliments sont permis, ils ne doivent pas toujours être consommés en même temps.

Voici quelques grandes règles de bases :

  • commencer les repas par quelques crudités ;
  • réduire l’association amidon et protéines (comme dans le fameux steak/frites) ;
  • éviter d’absorber au cours d’un même repas un amidon avec un aliment acide ;
  • consommer des légumes à chaque repas et à volonté ;
  • boire 1 litre et demi d’eau par jour (mais plutôt en dehors des repas) ;
  • minimiser les faux aliments (chocolat, alcool, thé, café, sodas…).

La nutrition : une science à part entière

La nutrition est la discipline qui étudie les aliments et leur utilisation par l'organisme. C'est elle qui vient servir de base aux recommandations alimentaires du naturopathe. Sans être exhaustif sur le sujet, le retour à un régime biologique nécessiterait de modifier notre rythme de vie et ce à tous les niveaux.

Une alimentation trop riche, impliquant trop de mélanges d’aliments souvent incompatibles, ralentit et perturbe la digestion. En effet, chaque espèce a une nourriture spécifique en fonction de la structure anatomique de son système digestif et de ses capacités d'élimination. Il faut donc apprendre à « remanger humain » tout en s’adaptant aux contraintes de notre environnement (travail, activité physique, climat…).

Il n’existe donc pas de règle générale type en nutrition, mais seulement des principes de bon sens à adapter. L'alimentation et la nutrition sont ainsi des disciplines passionnantes !

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